La chute d’une pomme n’est pas qu’affaire de gravité. Entre le mercredi 6 et le jeudi 7 septembre, les titres d’Apple, première capitalisation boursière mondiale, ont plongé de plus de 6 %, après la révélation, par le Wall Street Journal mercredi, que la Chine interdit l’usage de l’iPhone dans certaines administrations et entreprises d’Etat, voire d’emmener leur iPhone personnel sur leur lieu de travail. Si elles étaient étendues, de telles mesures représenteraient un défi pour le fabricant américain. En plus d’être son plus gros marché à l’étranger, la Chine est aussi son principal centre de production.
Après un repli de 3,6 % mercredi, l’action du groupe implanté à Cupertino (Californie) a encore perdu 2,92 % jeudi, son action tombant à 177,56 dollars (environ 165 euros), soit son niveau du 25 août. La capitalisation boursière d’Apple a fondu de plus de 200 milliards de dollars, pour s’établir à 2 776 milliards de dollars. «La croissance d’Apple dépend beaucoup de la Chine et si la répression de Pékin s’intensifie, cela pourrait poser un gros problème à une série d’entreprises technologiques qui dépendent aussi de la Chine», estime Edward Moya, analyste pour l’entreprise de courtiers Oanda. De leur côté, les investisseurs redoutent que les restrictions chinoises n’entravent les perspectives de revenus de l’entreprise. Sollicité jeudi par l’AFP, Apple ne s’est pas encore exprimé.
Pour Dan Ives, de la firme de courtage Wedbush, la présence d’iPhone dans les administrations chinoises ne représente qu’une petite part du marché d’Apple en Chine. «Au pire», cela concernerait «500 000 appareils sur les quelque 45 millions qui vont être vendus en Chine au cours des douze prochains mois», assure l’analyste. Ces mesures interviennent alors que Pékin a déjà demandé, en 2022, à son administration centrale de changer ses équipements informatiques de marques étrangères pour des ordinateurs «made in China».
De son côté, l’administration de Joe Biden avait mis en place, à la fin 2022, de nouveaux contrôles à l’exportation visant à limiter la capacité de Pékin à acheter et fabriquer des puces haut de gamme utilisées dans des applications militaires. La Maison Blanche n’a pas commenté dans l’immédiat la décision des autorités chinoises.
avec afp et liberation