Leader des énergies renouvelables en Afrique, le Maroc s’est imposé dans le secteur de la transition verte et vise à renforcer la coopération avec ses voisins européens, y compris le Royaume-Uni.
« Les ambitions du Maroc en matière d’énergies renouvelables présentent une proposition bénéfique aussi bien pour l’Europe que pour le pays lui-même », a déclaré Grammenos Mastronjeni, secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée, dans un entretien accordé à Arab News.
L’objectif ultime du royaume est de produire 52 % de son électricité domestique à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Une autre ambition est le projet de construction du plus long câble sous-marin au monde (3800 km), qui reliera le Maroc au Royaume-Uni. Ce projet, dont le coût global est estimé à 16 milliards de livres sterling, fournira 8 % des besoins en énergie électrique du pays et générera des centaines d’emplois en Écosse.
Interrogé par Hespress Fr, Mohamed Benata, Ingénieur agronome, Docteur en Géographie, et fervent défenseur de la nature, estime qu’il « fallait engager la transition énergétique de manière irrévocable. Le Maroc a bien entamé cette transition, en réalisant divers projets, mais on peut constater qu’à un certain moment, ce rythme a ralenti ».
À l’heure où la résilience face aux défis climatiques doit être renforcée, le Maroc poursuit ses ambitions dans les énergies renouvelables, sachant que le pays souffre d’un stress hydrique.
« Les experts ont émis d’autres recommandations qui n’exigent pas une utilisation excessive d’eau, comme le photovoltaïque, l’éolien, les marémotrices et l’énergie marine », réitère l’expert.
Par ailleurs, grâce à une combinaison de projets solaires, éoliens et hydroélectriques, le Maroc dispose d’une capacité installée d’environ quatre gigawatts à partir d’énergies renouvelables, représentant déjà 40 % de sa capacité totale de production d’électricité.
Le Maroc possède un fort potentiel énergétique, confirme le spécialiste, ajoutant que « le soleil, la mer, le vent… Toutes ces composantes peuvent être exploitées pour répondre aux besoins du Royaume et même produire un excédent exportable vers d’autres pays ».
Considéré comme un partenaire privilégié de l’Europe, le Maroc peut compter sur le soutien de l’UE, qui s’est engagée à hauteur de 624 millions d’euros pour soutenir la transition du royaume vers l’énergie verte.
Cette dynamique a débuté il y a deux décennies, conformément à la vision du Roi Mohammed VI. Cette stratégie renforcera la transition énergétique propre du continent et aidera le Maroc à atteindre ses objectifs de développement.
Parallèlement aux grands projets d’énergie solaire en cours, le parc éolien de Tarfaya témoigne de l’engagement du Maroc dans l’énergie éolienne, ainsi que dans d’autres sources d’énergie propres. Avec plus de 3 100 km de côtes le long de l’Atlantique et de l’Afrique, le Royaume dispose d’un vaste potentiel inexploité en énergie houlomotrice, attirant des investissements de diverses sources, notamment la Banque mondiale et des investisseurs privés du Moyen-Orient, des États-Unis et d’Europe. En plus des deux interconnexions électriques et d’un gazoduc entre l’Espagne et le Maroc, qui traversent le détroit de Gibraltar, des projets encore plus ambitieux sont actuellement à l’étude.
Cependant, Benata estime que « le Maroc emprunte deux voies, en s’appuyant à la fois sur les énergies fossiles et les énergies renouvelables, alors qu’à mon avis, il aurait fallu se concentrer directement sur les énergies renouvelables et mettre fin aux explorations ».
« Il y a un gaspillage considérable d’argent dans l’exploration des énergies fossiles (diesel, essence, pétrole, gaz). Le Maroc s’est engagé dans d’énormes projets de transport de gaz depuis les pays africains vers l’Europe », ajoute le fervent défenseur de la nature.
Le Royaume a le potentiel de produire davantage, note notre interlocuteur. Selon lui, les investissements actuels dans les énergies fossiles devraient être réorientés vers les énergies renouvelables. En conclusion, « il ne faut pas hésiter, c’est l’avenir. Nous devons avancer et encourager la recherche scientifique dans le domaine de la transition verte », déclare notre intervenant.
avec hespress